Xxiv                            Les Spectacles de la Foire.
montrer jalouse des succès obtenus par les spectacles de la Foire; un autre grand théâtre parisien, la Comédie-Italienne, rétablie en 1716 par le Régent, était animée, à l'endroit des forains, de sentiments tout aussi peu généreux, et elle résolut de profiter de la mesure qui les supprimait pour s'enrichir de leur dépouille. Pendant trois années, de 1721 à 1723, elle alla régulièrement s'installer à la foire Saint-Laurent et y joua ses meil­leures comédies, auxquelles elle ajouta même des bals publics. Mais la foule ne répondit pas à cet appel, et la Comédie-Italienne dut renoncer à son entreprise et regagner au plus vite son hôtel de la rue Maucon­seil (1).
(i) Beaucoup de personnes attachées à la Maison du roi prétendaient, à cette époque, avoir le droit d'entrer sans payer dans les spectacles forains ; les entrepreneurs se plaignirent, ct le roi rendit à cc propos l'ordonnance suivante :
Ordonnance portant défenfe à toutes perfonnes d'entrer aux fpectacles dc la foire
Jans payer.
« De par le Roi, « Sa Majefté ayant été informée que, fous prétexte que, dans l'ordonnance du 16 novembre 1715, portant défenfe à'.toutes perfonnes de quelque qualité . ct condition qu'elles foient, même aux officiers de fa maifon, fés gardes et gendarmes, chevau-légers et moufquetaires d'entrer à l'Opéra, ni à la Co­médie fans payer, les fpectacles qui fe donnent pendant les foires Saint­Germain et Saint-Laurent ne font pas compris, nombre de perfonnes, notam­ment de celles expreffément dénommées en ladite ordonnance, fe croient autorifées à entrer fans payer à ces fortes de fpectacles' et en empliffent les . meilleures places, ce qui caufe un préjudice confidérable aux entrepreneurs : Sa Majefté a fait tres-expreffes inhibitions et défenfes à toutes perfonnes, de quelque qualité et condition qu'elles foient, même aux officiers de fa maifon, fés gardes, gendarmes, chevau-légers, moufquetaires et à tous pages, valets